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January 16, 2012, 10:53:23 PM Last Edit: January 01, 1970, 12:00:00 AM by Guest
Vincent Cotroni
(1911-19 septembre 1984) dit Vic (l'Ãâ¦Ã¢â¬â¢uf) est consid̮̩r̮̩ comme l'un des fondateurs de la mafia montr̮̩alaise ainsi que son chef incontest̮̩ pendant plus de trente ans.




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N̮̩ ÃÆÃ  Mammola en Calabre, Vincent Cotroni (Vincenzo en italien) est le fils de Nicodemo, un menuisier qui a immigr̮̩ ÃÆÃ  Montr̮̩al en 1924 avec ses sept enfants. Il est l'ą̮n̮̩, les trois autres fils se nommant Giuseppe (dit Peppe), Frank et Michel. Il travaille d'abord comme aide-menuisier pour son p̮̬re puis fait la connaissance d'Armand Courville qui l'initie ÃÆÃ  la lutte professionnelle1. Il se fait un nom dans ce sport pendant les ann̮̩es 1930 et y gagne son surnom de Vic. Durant la m̮̻me p̮̩riode, il se fait parfois arr̮̻ter pour vols, possession de fausse monnaie, vente ill̮̩gale de boisson ainsi que coups et blessures. Mais il ne reste pas longtemps en prison et les charges sont souvent abandonn̮̩es faute de preuves suffisantes.




̢̮⬠partir de 1942, il se lance dans les affaires. Avec son associ̮̩, Armand Courville, il fait l'acquisition du bar Le Caf̮̩ Royal, situ̮̩ dans ce que l'on appelait alors le Red Light de Montr̮̩al. Deux ans plus tard, il acḫ̬te un autre bar, Le Caf̮̩ Val d'Or, dont il change le nom (en 1947) en Cabaret Au Faisan Dor̮̩ et qui devient, dans les ann̮̩es qui suivent, le cabaret le plus c̮̩l̮̬bre du pays. Il fait en effet venir des personnalit̮̩s aussi connues que Charles Aznavour, Tino Rossi et Bourvil, qui y donnent des prestations. Des artistes qu̮̩b̮̩cois commencent ̮̩galement ÃÆÃ  y faire carri̮̬re. Citons Jacques Normand, Roger Baulu, Jean Rafa, Denise Filiatrault, Gilles Pellerin et Fernand Gignac. Sous une fa̮̤ade respectable, le Faisan Dor̮̩, situ̮̩ au coin de la rue Sainte-Catherine et du boulevard Saint-Laurent, se transforme vite en l'un des hauts lieux de la p̮̬gre locale. En 1945, Cotroni acḫ̬te ̮̩galement un immeuble sur la rue de Bullion qui devient le cercle des jeux clandestins les plus prim̮̩s de la ville.




Cotroni se rapproche aussi du parti lib̮̩ral et devient l'un de ses organisateurs politiques pendant les campagnes ̮̩lectorales. Il est alors connu pour engager des videurs qui ont la charge de faire sortir le vote, de servir de gardes du corps ÃÆÃ  certains candidats et parfois de perturber les meetings des partis adversaires.


 




En 1954, Joseph Bonanno, l'un des cinq parrains de la mafia newyorkaise, d̮̩cide de prendre le contr̮̫le du crime organis̮̩ ÃÆÃ  Montr̮̩al et y envoie son second, Carmine Galante, afin de s'en occuper. Le contr̮̫le se fait pacifiquement. Vincent Cotroni, Luigi Greco et les autres chefs mafieux acceptent de se placer sans protester sous l'autorit̮̩ de la famille Bonanno3. Galante y dirige les affaires jusqu'en 1958, mais est arr̮̻t̮̩ cette ann̮̩e pour trafic d'ḫ̩roÃÆÃ¯ne, ÃÆÃ  peu pr̮̬s en m̮̻me temps que Giuseppe Cotroni, le fr̮̬re de Vincent. Les deux hommes passeront de nombreuses ann̮̩es en prison avant d'̮̻tre lib̮̩r̮̩s au d̮̩but des ann̮̩es 19704.




D̮̬s lors, c'est Cotroni qui prend les affaires en main, et les Bonanno acceptent de lui faire confiance. Ses activit̮̩s sont tellement discr̮̬tes qu'il ne fera aucune manchette de journaux avant 1966. Il dirige la vente de stup̮̩fiants et les r̮̩seaux de prostitution du pays. William O'Bront, un magnat qui a fait sa fortune dans le commerce de la viande, lui sert de banquier pour faire ses blanchiments d'argent5.




C'est en 1966 que le public entend parler de Cotroni pour la premi̮̬re fois lorsque le magazine ontarien Maclean publie une s̮̩rie d'articles sur la mafia canadienne et place Vic Cotroni ÃÆÃ  sa t̮̻te6. Celui-ci d̮̩cide de poursuivre la revue pour 1 725 000 $ et le proc̮̬s a lieu en 1972. Cotroni y t̮̩moigne. Il d̮̩clare au juge qu'il ne sait ni lire ni ̮̩crire, qu'il a ̮̩t̮̩ honn̮̻te toute sa vie et qu'il a fait sa fortune en misant sur les courses de chevaux. Il avoue ses peccadilles des ann̮̩es 1930 mais affirme que les dons qu'il fait aux ̮̩glises de Montr̮̩al et aux organismes de charit̮̩ peuvent ÃÆÃ  son avis suffire ÃÆÃ  lui faire pardonner ses frasques anciennes. Le juge, qui n'a aucune preuve qu'il s'agit du parrain montr̮̩alais mais qui est sceptique quant ÃÆÃ  ses affirmations, consent ÃÆÃ  ce que le Maclean lui donne 2 $ comme compensation, 1 $ pour la version anglophone et 1 $ pour la version francophone.


 




Au milieu des ann̮̩es 1970, les activit̮̩s de Cotroni sont perturb̮̩es par la Commission d'enqu̮̻te sur le crime organis̮̩ (CECO) crÃÆÃÂ©ÃÆÃ©e par le gouvernement Bourassa. Il passe devant les juges enqu̮̻teurs le 30 novembre 1973 et y nie ̮̻tre le Parrain8. Deux ans plus tard, cependant, la CECO met au jour un r̮̩seau de distribution de viande avari̮̩e dans lequel il a ̮̩t̮̩ impliqu̮̩. Lui et William O'Bront avaient crÃÆÃÂ©ÃÆÃ© la Reggie Food dans les ann̮̩es 1960, et cette compagnie ̮̩tait devenue le distributeur attitr̮̩ de viande pour Expo 679. Les deux hommes en avaient profit̮̩ pour y refiler de la viande avari̮̩e, ce qui ne s'est sÃÆÃ» que plusieurs ann̮̩es plus tard. Obront est condamn̮̩ mais Cotroni, une fois de plus, n'est pas inqui̮̩t̮̩, faute de preuves suffisantes.




Entretemps, vieillissant, il a commenc̮̩ ÃÆÃ  organiser sa succession. Il divise d'abord ses responsabilit̮̩s en quatre ̮̩quipes dirig̮̩es par son fr̮̬re Frank, Nicolas Dilorio, Luigi Greco et Paolo Violi10. Trouvant probablement son fr̮̬re trop impr̮̩visible, il lui pr̮̩f̮̬re Paolo Violi, un Calabrais de Toronto qui s'est install̮̩ ÃÆÃ  Montr̮̩al au d̮̩but des ann̮̩es 1970. Celui-ci devient petit ÃÆÃ  petit le num̮̩ro 2 de l'organisation car il lui revient le droit de g̮̩rer de plus en plus les affaires quotidiennes11.




̢̮⬠la fin des ann̮̩es 1970, la guerre ̮̩clate entre les Calabrais de Violi et le clan sicilien, dirig̮̩ par Nicolo Rizzuto et son fils Vito. Violi et ses fr̮̬res sont assassin̮̩s les uns apr̮̬s les autres et les Rizzuto parviennent ÃÆÃ  prendre le contr̮̫le de l'organisation12. Cotroni ne semble pas avoir pris parti, ce qui fait qu'il n'est pas inqui̮̩t̮̩.




Vincent Cotroni meurt d'un cancer le mercredi 19 septembre 1984. Une bonne partie des chefs mafiosos d'Italie et des ̢̮â¬Â°tats-Unis assistent ÃÆÃ  ses fun̮̩railles dont le cort̮̬ge fun̮̬bre est compos̮̩ de 33 corbillards garnis de bouquets et de couronnes de fleurs.


 




Frank Cotroni
(1931 - 2004) ̮̩tait un capo de la mafia de Montr̮̩al au Canada, rattacḫ̩ ÃÆÃ  la famille Bonanno de New York.




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Il est le fr̮̬re de Vic Cotroni et de Pepe Cotroni, originaires de Calabre en Italie. Ses probl̮̬mes avec la loi commencent ÃÆÃ  la fin des ann̮̩es 1960 lorsque ses hommes ratent une braquage de banque.




Cotroni parle mieux le fran̮̤ais et l'anglais que l'italien. Son int̮̩gration dans le milieu criminel canadien-fran̮̤ais ̮̩tait une exception dans le monde de la mafia. Il est bient̮̫t activement rechercḫ̩ par la police pour des affaires d'extorsion contre un r̮̩sidant grec en 1972. Son clan est impliqu̮̩ dans des luttes contre Richard Blass.




Il intervient dans l'attentat contre le journaliste Jean-Pierre Charbonneau en 1973. ̢̮⬠la m̮̻me ̮̩poque, il fut r̮̩v̮̩l̮̩ dans la Commission d'enqu̮̻te sur le crime organis̮̩ que son clan entretenait des liens avec les ministres lib̮̩raux Guy Leduc et Pierre Laporte.




Cotroni est arr̮̻t̮̩ pour un trafic de drogue en 1974. Son dessein ̮̩tait d'importer trois millions de dollars de cocaÃÆÃ¯ne en sol am̮̩ricain par le Mexique. Les autorit̮̩s canadiennes le d̮̩crivent comme le dirigeant de la branche canadienne de la famille Bonanno dans une enqu̮̻te provinciale publi̮̩e en 1976.




La Cour supr̮̻me du Canada l'envoie aux ̢̮â¬Â°tats-Unis oÃÆÃ¹ il doit purger une peine de quinze ans de prison. Cependant, il est rel̢̮cḫ̩ en 1979, soit ÃÆÃ  un tiers de sa peine.




Actif dans le milieu de la boxe, il avait d̮̩velopp̮̩ des liens avec la famille Hilton dans les ann̮̩es 1980. De nouveau, il est rechercḫ̩ en 1983 pour une affaire de trafic de 5 000 dollars d'ḫ̩roÃÆÃ¯ne alors qu'il est associ̮̩ avec le criminel R̮̩al Simard.




En 1984, il apprend la mort de son fr̮̬re Vic Cotroni alors qu'il est ÃÆÃ  la prison Parthenais. Ses fils Francesco Cotroni et Paolo Cotroni sont eux-aussi impliqu̮̩s dans le milieu mafieux. Paolo Cotroni p̮̩rira dans une affaire de vengeance, le meurtrier connu sous le nom de Alpha Moh est tr̮̬s connu du milieu policier.




De nouveau emprisonn̮̩ pour huit ans ÃÆÃ  la fin des ann̮̩es 1980, il sort et b̢̮tit un r̮̩seau criminel vers la Colombie. Une enqu̮̻te de la police italienne met fin ÃÆÃ  sa libert̮̩.




En raison de sa vieillesse, on lui permet de sortir de la prison de Laval, mais il rompt les conditions qui lui sont dict̮̩es. Son dernier projet ̮̩tait d'amener 180 kg de cocaÃÆÃ¯ne au Canada. En cons̮̩quence, il est arr̮̻t̮̩ pour quelques mois en 2002.


 




Son dernier geste public a ̮̩t̮̩ de publier son livre de recettes en 2003. Les m̮̩dias rapportent qu'il souffre de troubles cardiovasculaires.




Il est d̮̩c̮̩d̮̩ d'un cancer du cerveau en septembre 2004.




Ses fun̮̩railles ont ̮̩t̮̩ tenues ÃÆÃ  l'̢̮â¬Â°glise de Notre-Dame-de-la-D̮̩fense dans le quartier de la petite Italie. 400 personnes ̮̩taient pr̮̩sentes, et il y avait des dizaines de limousines. Ren̮̩ Ang̮̩lil, Claude Blanchard, Micḫ̬le Richard et Dino Tavarone ont envoy̮̩ des fleurs. Plusieurs policiers ̮̩taient pr̮̩sents lorsque soixante-treize colombes ont ̮̩t̮̩ rel̢̮cḫ̩es.